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12 session

[fol. 19] Le 15 d’8bre 1746

12 Session

Le Roi, s’étant rendu dès les11 ms. les des. 9 heures du matin au Sénat, y fut reçu par le Primat, par les sénateurs et par les ministres. S. M. s’étant placé sur le thrône, le sécretaire de la Couronne – Załuski lut, à haute voix, les Pacta conventa et le dernier Conseil de Sénat, tenu en 1744, après quoi le Marechal de la Diète, ayant eu la permission de parler, fit les demandes de la Chambre et pria, au nom de la même Chambre, le Roi qu’il lui plût disposer des charges encore vacantes, en recommendant à cette occasion les personnes qui s’étoient distinguées dans la Patria. On fit ensuite la cérémonie qu’on a coutume d’observer à la distribution des sceaux qui doivent être pris d’entre les main[s]22 ms. main. du Roi, et rendus au Roi même, en plein Sénat, c’est-à-dire lorsque les trois ordres, qui composent l’État, sont assemblés.

Le grand sceau qui vaquoit après la nommination du comte Załuski à l’évêché de Cracovie, fut conféré au ci-devant vice chancellier de la Couronne, Malachowski, et le petit sceau – au Doyen de Cracovie, Wodzicki. [fol. 19v] Ce dernier ayant prêté serment entre les mains du Roi en qualité de vice chancellier de la Couronne, et l’un et l’autre, ayant fait leurs harangues33 ms. charangues. de remerciement au Roi, le nouveau Grand Chancellier de la Couronne se plaça auprès du thrône et proposa, de la part du Roi, les matières sur lesquelles devoient rouler les délibérations de la présente Diète. Son discours portoit, en substance, que le Roi, ayant remarqué à toutes les Diètes le désir que les palatinats, [terres]44 ms.terrets. et districts témoignoient pour faire une augmentation dans l’armée. S. M. n’avoit discontinué de faire recommande[r]55 ms. recommandes. cette matière qu’elle avoit eue d’autant plus à cœur, sachant fort bien combien il importe pour le maintient d’un état d’avoir sur pied des armées nombreuses et bien disciplinées ; mais qu’appercevant que les moyens pour trouver la paie des nouvelles troupes deviennent de plus en plus difficil[e]s,66 ms. difficils. pour ne pas dire impossibles, et que les débats qu’ils causent rendent les diètes infructueuses, le Roi jugeoit à propos de renvoyer cette matière, toute importante qu’elle soit, ou à un autre tems ou ce qu’en décideroit l[e] hazard77 ms. l’hazard. du sort, se contentant de ne faire proposer, cette fois, que les matières les plus essentielles, et sur lesquelles on ne [pouvoit]88 ms.prouvoit. se dispenser de délibérer sans porter le préjudice le plus notable à l’État. Il parla ensuite des moyens qu’il falloit99 ms. falloits. employer pour augmenter les revenus de la République [fol. 20r] trop modiques en considération d’un état si vaste. Il allégua qu’on y parviendroit aisement en pourvoyant à la sureté du commerce, en abolissant les péages et douannes qu’usurpent les particuliers et en mettant à plus bas prix la taxte des douannes, que les villes soi[en]t1010 ms. soit. maintenues dans l’immunité de leurs droits et privilèges, et qu’on admette, dans le pays, les fabriquants et ouvriers étrangers, qu’on pensât à la réparation des mines à Olkusz et à faire battre de la monnoie, que les abus, qui se sont glissés dans l’administration de la Justice, aux tribunaux et ailleurs, soient abolis pour détourner la ruine des familes et pour ne pas s’attirer la colère du Ciel, qu’on eût à établir de nouveaux tarifs et d’autres lustrations du revenu des starosties plus équitables que ne les sont celles d’aujourd’huy. Il fit metion des conférences à renouer avec les ministres des cours étrangères selon les Constitutions de l’an 1726 et 1736 et recommenda enfin qu’on eût à prêter la main en toute leur demande1111 ms. demandes. aux états de Courlande qui ne manquoient jamais aux égards dont il[s]1212 ms. il. sont redevables envers le Roi et la République. En achevant son discours, il fit connoître que S. M., en [traçant]1313 ms. traiant. à la Patrie le chemin qui peut la rendre h[e]ureuse,1414 ms.hureuse. n’avoit pour objet que la gloire [fol. 20v] de lui avoir rendu son ancien lustre en faisant voir à la postérité qu’elle a su maintenir dans son Royaume le [bon]1515 ms. bonne. ordre. Quoique, dans toutes ses actions, les sentiments de la justice la plus sévère eussent toujour[s] été1616 ms. toujourt etes. conciliés à ceux de la clémence, il prouva l’attachement de S. M. pour ce Royaume par le sacrifice qu’elle avoit fait des avantages qu’elle auroit pu recu[e]illir1717 ms. recuillir. des dernières conjonctures pour elle et son auguste maison, qu’enfin Sa Majesté, ne doutant point que les États assemblés ne prisent par[t]1818 ms. par. aux événement[s]1919 ms. evenement. de son auguste famille, et le Tout-Puissant ayant permis la conclusion d’un double mariage entre le sérénissime Prince Royal et Électoral et son Al. Imp. la princesse Marie Antoinette, fille du feu Empereur Charles VII de glorieuse memoire, d’une part, et son Altesse Royale la princesse Marianne avec le sérénissime électeur de Bavière, d’autre part, le Roi en fesoit faire sa notification aux dits États assemblés avec d’autant plus de pla[i]sir2020 ms.plasir. que la maison de Bavière tire sa source du roi Jean III de glorieuse mémoire. Ce discours étant fini, le Grand Chancellier limita, de la part du Roi, la session à lundi prochain, à 9 heures du matin.

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