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17 session

[fol. 37r] Vendredi, le 21 d’8bre 1746

17 Session

Dès que le Roi fut placé sur le thrône et qu’on voulut faire l’ouverture de la session, Tarło, starosta de Goszczyn et nonce de Podolie, se réserva la liberté de parler, ayant – disoit-il – matière à alléguer au sujet des Pacta Conventa. Le Grand Marechal de la Couronne, compte Bielinski, en qualité de Premier Ministre, prit cependent la parole, et comm’il n’avoit pas encore fait son discours de remerciement pour le baton de Grand Marechal, il s’en acquista aujourd’hui par un discours très orné qu’il prononça à cette occasion et qui portoit en substance ses obligations innombrables que lui et ses ancêtres avoient à S. Majesté glorieusement régnante, et à feu son auguste prédécessaire de glorieuse mémoire. Il s’estimoit heureux d’avoir pu dès sa tendre jeunesse consacrer ses jours au service de la République, qu’étant encore jeune, il avoit été honoré de la charge d’Échançon de la Couronne d’où il étoit monté au Palatinat de Culm, qu’en fin feue S. Majesté lui avoit conféré la dignité de Marechal de la Cour, mais que S. Majesté aujourd’hui glorieusement régnante, y avoit mis le comble, au delà de toutes ses espérances, en l’honorant de l’importante charge de Grand Marechal de la Couronne. Il en témoigna sa reconnoissance en termes soumis et respectueux, et assura que les sentiments de la gratitude la plus vive resteroient à jamais gravés dans son cœur.

Il s’approcha ensuite du thrône, étant accompagné de tout le Sénat et fut admis à baiser la main au Roi ; après quoi, il reprit son discours pour donner son sentiment sur les manières de la Diète. Il fut d’avis que, dans les conjonctures présentes, il étoit indispensablement nécessaire de penser à l’augmetation de l’armée, et de remettre sur toutes choses, sur un autre et meilleur pied, les affaires concernant la Justice qu’il taxoit être mal administrée dans la plus grande partie des juridictions, il remit à parler aux sessions provincialles plus au long sur les moyens les plus convenables pour former un bon système dans l’État.

Le Grand Marechal de Lithuanie, prince Sanguszko, prit ensuite la parole, et après avoir remercié le Roi des soins paternels avec lesquels il veilloit à la sûreté de son Royaume, il donna les mains à tous11 ms. touts. moyens qui pourroient contribuer à l’augmentation de l’armée, [fol. 37v] pourvu qu’ils n’aggravent pas trop l’État, et que, préalablement, on situât les lustrations équitables et les nouveaux tarifs. Il pria le Roi qu’il eût à nommer des persones du Sénat et de l’ordre équestre, qui fussent chargé[e]s22 ms. chargees. du soin de remédier aux abus qui se sont glissés dans l’administration de la Justice. Il fut d’avis qu’on eut à remettre à des entrepreneurs, la réparation des mines et la monnoie à faire battre. Il acheva son discours, en marquant sa joie sur le double mariage dont S. Majesté avoit bien voulue faire part aux États assemblés.

Le Grand Chancellier de la Couronne, Małachowski, ayant eu son tour à parler, allégua que la prérogative de voix libres, portoit souvent la plus grande atteinte aux affaires publiques puisque, par les mauvaises intentions d’une seule personne, les arrangements les plus salutaires restoient sans effet. Il invoqua le Saint Esprit à fin qu’Il voulût unir, par ses divines lumières, les esprits de façon que, du moins cette fois, on prît des mesures salutaires pour la Patrie. Il parla ensuite sur toutes les matières de la Diète, selon qu’elles avoient été33 ms. etées. proposées de la part du Roi, par lui-même étant du sentiment qu’il falloit installer un nouveau duc de Courlande, et qu’i[l]44 ms. qui. fut dans la dépendance de la République.

Le Grand Chancellier de Lithuanie, Sapieha, allégua, dans son discours, les remerciements qui étoient dûs au Roi, pour avoir conservé les avantages de la paix à son peuple. Il augura bien de la présente Diète dont les matières ne pouvant être arrangées aux seuls avis des sénateurs et ministres, il remit d’en parler aux Sessions Provincialles, et demanda qu’elles fussent réglées sans perte de tems. Il approuva les grands sentiments qui avoient été55 ms. étés. donnés pendant son absence, et se contenta de recommander le maintien[t]66 ms. maintien. des loix, la suppression des douannes et péages que les particulières usurpent, la mélioration des tarifs et lustrations, et que, sur toutes choses, on eût à observer une exacte neutralité à l’égard des puissances voisines, en prenant77 ms. pernant. exemple des malheurs arrivés à la République de Gênes. Il jugea que les États de Courlande devoient être maintenus dans l’immunité de leurs droits et privilèges, en y faisant interposer l’autorité de S. Majesté et qu’Elle-même, sans rechercher d’autres princes, devoit être inaugurée dans la possession de ce [fol. 38r] Duché ; il parla, à la fin de son discours, des abus qui s’étoient glissée dans l’administration de la Justice, conform[ém]ent88 ms. conforment. à ce qui déjà en avoit été dit, et conclut par les démostrations de la joie la plus pure sur le double mariage qu’on alloit conclure avec la maison de Bavière.

Le vice chancellier de la Couronne, Wodzicki, témoigna, dans les termes les plus respecteux, les justes égards que méritoient les grandes vertus de S. Majesté dont la bonté n’avoit point de bornes. Il se conforma quant aux matières proposées aux sentiments de ceux qui avoient parlé99 ms.parlés. avant lui, et en demanda l’approbation de quiconque aimoit la Patrie.

Le vice chancellier de Lithuanie, prince Czartoryski, fit avec beaucoup d’élocution1010 ms. de elocution. les justes éloges du Roi et insista fortement aur l’augmentation de l’armée, en indiquant pour cet effet, les moiens déjà proposés, auxquels il ajouta l’impôt sur les vivres, et les doubles hybernes. Il employa des termes les plus touchants pour conjurer les nonces à tracter, cette fois, avec plus d’ordre de cette matière qu’ils ne l’avoient faits aux précédentes Diètes, et pria qu’on eût à nommer des sénateurs pour remédier aux abus qui s’étoient glissés dans le[s]1111 ms. le. tribunaux.

Le grand Trésorier de la Couronne, comte Siedlnicki, remercia le Roi, dans les termes les plus soumis, de l’important emploi qu’il avoit plu de S. Majesté qu’il souhaita aussi long qu’heureux. Par rapport aux matières proposées, il se référa, quant à celles qui concernent l’augmentation de l’armée, au sentiment du palatin de Bełsk et à ceux des deux grands généraux. Il parla ensuite de la multiplication des revenus du Trésor, demandant que, pour cet effet les péages et douannes que usurpent les particulières, fussent absolument abolis aussi bien que les protections que les Grands du Royaume ont coutume d’accorder d’où il dérive un notable préjudice et un grand inconvenient pour les revenus du dit Trésor. Il recommenda que le château de Cracovie fût réparé pour en prévenir la plus grande ruine, et il fit entendre que, pour le bâtiment de celui de Varsovie, il avoit déjà débouré1212 ms. debouree. 30 / m ducats.

Le grand Trésorier de Lithuanie, Sołłohoub, après le compl[i]ment1313 ms. complement. [fol. 38v] ordinaire, déclara qu’il remettoit à parler sur les affaires de la Diète aux sessions provicialles.

Le Marechal de la Cour de la Couronne, Mniszeck, après avoir remercié S. Majesté d’avoir conservé les avantages de la paix à son peuple, fit connoître que Sa Majesté n’avoit convoqué1414 ms. convoquée. la présente Diète que dans le dessein de rendre une fois la Patrie heureuse, qu’ainsy c’étoit aux États mêmes à concourir, de leur côté, aux bonnes intentions du Souverain, en s’unissant, moyennant quoi il garantis[s]oit1515 ms. garantisoit. la réussite de l’augmentation de l’armée.

Le Marechal de la Cour de Lithuanie, Oginski, se conforma aux sentiments des premiers palatins, à peine eût-il fini son discours que le même nonce qui s’étoit réservé à parler au commencement de la session, réitéra sa demande, mais tous les autres nonces s’y étant opposées avec grand bruit, le Roi fit limiter la session au lendemain matin, à 9 heures, pour y donner audience aux députées de l’armée et pour nommer ceux du Sénat qui doivent assister à l’arrangement des Constitutions et à l’examen des comptes du Trésor.

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