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9 session

[fol. 11r] Mercredi, le 12 d’8bre 1746

9 Session

Le Marechal de la Diète fit l’ouverture de la session, en avouant que les termes lui manquoient pour déplorer les circonstances fâcheuses de la présente Diète, et pour implorer la Chambre à terminer les différents11 Lire différends. qui, bien loin de concerner les intérêts du Public, n’avoient pour objet que des vues absolument particulières. Il anima, à la fin de son discours, si bien les nonces à se rendre sans plus de délai au Sénat, que tous se relevèrent22 ms. revelerent de leurs places en déclarant qu’ils étoient résolus de le suivre.

Les seuls nonces de Cracovie restèrent assis en protestant qu’ils ne céderoient absolument pas le rang aux nonces de Posnanie. On fut ainsi obligé de [retarder]33 ms. restardans. la Chambre. Les altercations recommencèrent et durèrent jusqu’à trois heures après midi.

Sirakowski, nonce de Sendomir, ayant alors prit la parole, déclara qu’il ne falloit s’en prendre en tout ceci qu’aux seuls nonces de Cracovie comme le[s]44 ms. le. plus entiers dans leur sentiment puisque les nonces de Posnanie s’étoient prêtés à tout ce qu’on avoit exigé d’eux lorsqu’on avoit élu le Marechal, tandis que les premiers fermoient les oreilles [fol. 11vo] à toutes les propositions qu’on s’efforçoit à leur faire.

Le Marechal fit un second discours, par lequel il fit connoître qu’une conduit[e]55 ms. conduit. si inouïe scandaliseroit non seulement les ministres des cours étrangeres qui se trouvent ici, mais encore l’Europe entière.

Działłynski, nonce de Posnanie, protesta qu’on ne devoit point lui attribuer, ni à ses collègues les mauvais effet[s]66 ms. effet. qui causoit cette matière, mais que c’étoit aux nonces de Cracovie comme les plus opiniâtres à en répondre.

Męcinski, nonce premier de Cracovie, se justifia alors par le contenu de son instruction à laquelle il estoit – disoit-il – obligé de se conformer aussi bien que ses collègues, d’autant plus qu’ils avoient la loi pour eux, et appréhendant au surplus qu’en se relachant cette fois de leurs droits, qu’il n’en résultat un notable préjudice pour eux.

Le Marechal et d’autres nonces lui répliquèrent qu’on le rassureroit contre toutes ses appréhensions moyenna[n]t77 ms. moiennat. qu’il voulut seulement se prêter à la raison.

Horaim, nonce de Vilna, proposa aux nonces de Cracovie, qu’ils eussent à condescendre à ce qu’on exig[e]oit88 ms.exigoit. d’eux avec la restriction que ce seroit pro hac sola vice. Il leur fit sentir qu’indépendamment de touts autres motifs [fol. 12ro] ils devoient y être portés par égard pour l’attente dans laquelle on laissoit le Roi, et par considération pour les soins et les peines infatigables que le Marechal emploioit pour terminer ce différent99 ms. différend.. Il fut encore d’avis que ceux qui s’y trouvoient intéressés, eussent à se réserver de la manièr[e]1010 ms. manier. la plus forte, qu’après avoir été1111 ms. etes. admis à baiser la main du Roi, et après la jonction avec le Sénat, on n’admettoit aucune autre affaire jusqu’à ce que celle-ci ne soit terminée, conjurant qu’en attendant, on pensât à la sûreté interne et externe : à l’interne, en [agissant]1212 ms. agoisant. avec une plus grande unanimité d’esprit qu’on n’en faisoit paroître jusqu’à cette heure, et à l’externe, en n’entrant en aucune négation avec les cours étrangères.

Twardowski, nonce de Kalisz, parla avec beaucoup d’emphase pour faire sentir combien il importoit à l’État que la présente Diète eût un h[e]ureux1313 ms. hureux. succès, et proposat, quan[t]1414 ms. quand. aux différents1515 Lire différends. qui survenoient entre les Palatinats de Posnanie et de Cracovie par rapport à la préséance, qu’on eût à remettre la décision de cet[te]1616 ms. cet. affaire au Roi même en souscrivant que l’un1717 ms. une. et l’autre parti s’entendroit à ce qu’il [plaisoit]1818 ms. pleureoit. à Sa Majesté y faire prononcer. Les nonce de Posnanie se conformèrent sur le champ unanimement à cette proposition, mais les nonces de Cracovie, toujours inébranlables, s’y opposèrent.

[fol. 12vo] Siehen, nonce de Wołkowik, encouragea le Marechal à ne point désespérer de voir enfin la récompense de ses travaux, ne doutant point que les uns et les autres ne se rangent enfin du parti de la raison. Les nonces de Posnanie [produisoient]1919 ms. produisorent. derechef les loix qui parloi[en]t2020 ms. parloit. pour eux, mais ceux de Cracovie n’en vouloient pas entendre parler, et s’en tenoient à la négative. Jackowski, nonce de Kalisz, proposat qu’on eût à se rendre au Sénat et s’approcher, cette fois, du trône sans observer le rang.

Tout[e]2121 ms. tout. la Chambre applaudit à cet expédient, mais les nonces de Cracovie ne voulurent pas y conformer. On proposa enfin que cette affaire fût décidée à la pluralité des voix. Les nonces de Posnanie y consentir[ent]2222 ms. consentir., mais d’autres s’y opposèrent vivement. Le prince Radziwiłł, Grand Écuier de Lithuanie, nonce de Bracłavie, alla jusqu’à titrer l’anathème quiconque y penseroit. Małachowski, nonce de Oswiecim, prit la parole pour animer les nonces de Cracovie à ne se point départir du parti qu’ils avoient pris de ne point céder la préséance qui leur appartenoit – disoit-il – de droit et selon l’usage. Sirudz, nonce de Kowno, fit entendre que, si l’on n’accomodoit bientôt cette affaire, les nonces de Lithuanie demanderoient, à leur tour, qu’on reglât pour eux aussi l’alternative de la préséance.

Skarbek, nonce de Kalisz, compara la Chambre à l’arche de Noé où, du moins disoit, les [animaux]2323 ms. animoeux. les plus féroces vivoient et se comportoient en union, sans qu’on pût dire la même chose de la Chambre où sur un objet de si peu d’importance, on ne pouroit s’accomoder, tandis qu’un chacun devroit cependant, selon les principes de la Chrétienté,2424 ms. chretientete. avoir des sentiments et de l’amité pour son prochain. Rien ne pouvant fléchir les nonces de Cracovie, le Marechal limita la session à 5 heures du soir jusqu’à l’endemain matin, à 9 heures.

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