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28 session

[fol. 71r] Mardi, le 8 9bre 1746

28me Session

Le Marechal de la Diète en faisant l’ouverture de la Session, fit connoître qu’il étoit bien douloureux de se voir au terme auquel la Chambre doit se joindre au Sénat, sans en voir encore des apparences qui le dénotassent pendant le cours de cette journée, qu’il supposoit néanmoins ne devoir point se finir sur le seul projet de la Nation Juive qu’il titroit d’opprobre du genre humain. Il conjura enfin l’Assemblée de laisser à la posterité une preuve de son amour pour la Patrie, et de son zéle pour le Bien Public, en satisfaisant à l’impatience avec laquelle Sa Majesté attendoit d’apprendre la clôture h[e]ureuse11 ms. hureuse. des délibérations de la Chambre.

Minkiewic, nonce de Minsk, prit alors la parole pour prier les nonces des Provinces de Pologne d’accélérer22 ms. de accelerer. leurs délibérations afin de laisser aux nonce de Lithuanie le tems de lire, à leur tour, leurs projets.

Gurowski, nonce de Kijovie, fit entendre qu’il avoit à se plaindre sur ce qu’on ne permettoit point aux nonces de parler librement dans le Sénat où ils n’étoient que spectateurs, déclarant que, s’il devoit en être de même après la jonction de la Chambre, qu’il [étoit]33 ms. etoient. du sentiment que, sans plus tarder, on congédiât l’Assemblée.

Le Marechal vouloit faire passer ces derniers mots sous silence, mais plusieurs nonces les ayant entendus, on en murmura hautement dans la Chambre et l’on insista fortement à ce qu’on eût à commencer, sans plus tarder, à lire le projet qu’on avoit discontinué à lire, à la fin de la session d’hier.

[fol. 71v] Romor, nonce de Sendomir, désapprouva à cette occasion la facilité avec laquelle le Marechal y avoit admis les exceptions faites hier par le nonce de Braclavie, Czeczel, demandant absolument que tous les Palatinats eussent à admettre la coéquation.

Le Marechal pria ce dernier nonce de ne plus remettre sur le tapis des matières qui avoient déja été44 ms. etees. arrangées, et le Secrétaire de la Diète, ayant continué la lecture des projets, on en vint après l’arrangement de la capitation des Juifs, au règlement déjà payé pour les commissaires destinés à vérifier les revenus.

Les sentiments se trouvèrent fort partagés sur cette matière. Les uns, nommement les nonces de Zator et de Lęczyce,vouloient que les commissaires s’acquitassent par un effet de leur zèle pour le Bien Public, de cet emploi gratis ; d’autres, au contraire, prétendoient qu’il étoit juste de leur fixer une récompense, et quelques uns proposèrent qu’on y destinât le dixième du revenu que produira l’impôt sur la boisson.

Jankowski, nonce de Sendomir, s’opposa à l’emploi de ce dixième, et voulut que le Trésor recompensât les commissaires, sur quoi Walewski, nonce de Siradie, lui répliqua que le Trésor de la République se trouvoit si épuisé par les grandes dépenses qu’on venoit de faire pour la réparation du château de Varsovie, qu’il étoit redevable de 220 / m francs selon qu’il avoit paru aux décomptes faits avec le Grand Trésorier de la Couronne, qu’il étoit, par conséquent, du sentiment qu’on supprimât pendant deux ans le tribunal de Trésor à Radom et que les 70 / m fr. qu’on employe, tous les ans, [fol. 72r] pour fraix du dit Tribunal, fussent employés pour la paie des commissaires.

Plusieurs nonces approuvèrent cet expédient. Grabowski, nonce de Livonie, ajouta qu’il en trouvoit la proposition d’autant plus plausible, ou que ce seroit demander l’impossible que de vouloir fournir en même tems aux dépens du Trésor, aux fraix du Tribunal de Radom, et à la paie des commissaires. Il fit, à cette occasion, connoître que les sénateurs nommés pour assister au Tribunal de Radom, n’y paroissoient fort souvent que pour un seul jour, pour lever les pension de 3 / m francs55 ms. frances., et repartoient aussitôt qu’ils l’avoient reçue.

Le Prince Czartoryski, nonce de Sendomir, ne fut pas de ce sentiment, non plus que de celui de ceux qui vouloient y employer le dixième de l’impôt sur la boisson, qu’il falloit – disoit-il – consacrer tout entier pour l’augmentation de l’armée en trouvant la paie des commissaires sur les revenus du Trésor, ou par quelque autre moyen plus aisé.

Burzynski, nonce de Smolensk, témoiga être scandalisé du peu de succès qu’avoient eu66 ms. eues. les Sessions de la Chambre depuis 8 jours, que celles des Provinces étoient finies, il allégua l’exemple d’un monarque qui voyant les États désolés et reduits à la dernière ruine, avoit appellé sept sages pour leur en demander la véritable raison, sur quoi ils lui avoient répliqué unani[me]ment77 ms. unaniment. qu’il ne devoit imputer les malheurs de son État qu’aux dissensions intestines, aux brigues et factions particulières, aux injustices, aux inimitiés, et, enfin, aux animosités et jalousies qui regnoient parmi les grands.

[fol. 72v] Il fit sentir qu’on pouvoit en dire près qu’autant de la Nation Polonoise, en voyant la désunion avec laquelle les deux Provinces de Pologne traitoient les affaires dans les délibérations traitées en longueur, prenoient le tems qui étoit destiné pour celles de la Province de Lithuanie et qui assurement – disoit-il – ne se rendroit pas dans le Sénat autant que d’avoir arrangé aussi ses projets.

Ciecierski, nonce de Drohiczyn, proposa qu’on eût à proportioner la paie des commissaires à raison de dix pour cent sur les revenus qu’ils trouveroient, vu les uns auroient moins, les autres – plus à faire.

Mokranowski, nonce de Varsovie parla avec beaucoup de ferveur sur les difficultés que, sans nombre, on suscitoit sur toutes les matières qui étoient proposées, et avoua qu’il ne pouvoit l’interprêter que comme un prétexte dont les malintentionés se servoient pour faire dissoudre les délibérations de la Diète.

Il conjura de prendre un parti plus salutaire pour la République et fut du sentiment qu’on devoit laisser au choix de chaque Palatinat de régler la paie des commissaires, selon qu’il jugeroit à propos.

Stoiński, nonce de Lublin, ne voulut pas admettre cette proposition, allégant pour raison que plusieurs Palatinats se trouvoient déjà oberrés des dettes, tel que celui de Lublin qui devoit 100 / m francs à son Palatinat, sur quoi Mokranowski lui répliqua que cette dette ne provenoit que d’un don gratuit, que ce Palatinat avoit voulut faire et ne pouvoit, par conséquent, être allégué comme une raison valable pour réfuter sa proposition.

Il réprit après cela un ton fort pathétique, pour faire sentir combien il étoit douloureux de voir toutes les Diètes se s[é]parer88 ms. se saparer. infructueusement, [fol. 73r] tandis qu’on se ruinoit pour y assister et que pendant [ce]99 ms. a. tems-là, l’État dépérissoit et la Nation devenoit la risée des étrangers. Il employa enfin les termes les plus forts pour exhorter les uns et les autres à traiter les affaires avec plus d’unanimité.

Stoinski, nonce de Lublin, proposa qu’on prît d’abord la paie des commissaires sur la capitation des Juifs.

Rostkowski, nonce de Łomża, déclara que sa Terre ne contribueroit pas le sou pour la paie des commissaires, étant trop pauvre, qu’on eût, par conséquent, à leur [assigner]1010 ms. asoigner. du Trésor.

Skarbek, nonce de Halicz, s’opposa à ce qu’on assignât cette paie du Trésor dont on disposoit – disoit-il – de la dépense à son aise, sans que personne prît à cœur les revenus d’icelui, il fut du sentiment que c’étoit du sentiment que c’étoit aux Palatinats à pourvoir la paie aux commissaires.

Le Marechal prit alors la parole et témoigna qu’il étoit [i]nouï1111 ms. enoui. qu’on employât un tems si considérable sans pouvoir convenir d’un point d’aussi peu de conséquence qu’il étoit la paie des commissaires.

Il demanda enfin si l’on devoit continuer à lire le projet.

Les débats qui continuoient toujours sur la paie des commissaires empêchèrent qu’on n’y prêta de l’attention. Les uns insistoient qu’on la prît sur les revenus du Trésor ou que le Grand Trésorier l’avançât, en se la bonifiant sur les fraix du Tribunal de Radom, et d’autres proposoient la capitation des Juifs ou quelques autres moy[ens]1212 ms. moycus. de cette nature.

Gomoliński, nonce de Lęczyce, voulut bien déclarer que son Palatinat pourvoiroit à la paie des commissaires moyennant qu’on lui augmentât la pension annuelle de 500 tonneaux de sel, qu’ils reçoivent des salines du Roi.

[fol. 73v] On n’avoit pas encore terminé cette matière que Jałovicki, nonce de Kijovie, fit entendre qu’on prétendoit que les nouvelles trouppes de 100 hommes la compagnie [...]1313 Lacune..

Wolski, nonce de Sendomir, voulut que les sommes restées après les précédents Grands Trésoriers, fussent emp[l]oyées1414 ms. empoyees. à l’achat des armes et des munitions de guerre, et qu’on laissât aux choix des Palatinats, à régle[r]1515 ms. regles., à leur gré la paie des commissaires.

On voulut, après ce discours, recommencer à lire les projets, mais [le]1616 ms. les. sus-allégué nonce Jałowicki l’interrompit, d’abord, pour déclarer qu’il n’admettroit point qu’on vérifiât les revenus des terres héréditaires.

Jordan, nonce de Cracovie, piqué de cette nouvelle objection déclara que, si les nonces de Kijovie persistoient à ne pas admettre la vérification des revenus sus-allégués, que lui aussi excepteroit, au nom du Palatinat de Cracovie, l’établissment de Podymne.

Après quelques pourparlers sur cette matière et sur d’autres, Lasocki, nonce de Gostyn, s’étant levé de la place, on assura un chacun, que, si dans la journée de demain le projet [t]ouchant1717 ms. l’ouchant. l’augmentation de l’armée n’étoit arrangé, approuvé et signé du Marechal, qu’il ne permettroit plus après que la Chambre joignît au Sénat.

Le Marechal ne pouvant concilier les esprits sur aucune des matières qui étoient sur le tapis, et la nuit étant survenue, il limita la session au lendemain matin, à 9 heures.

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